16/09/2016

Imagerie satellitaire météo - Complémentarité des images visibles et infrarouges

Nous avons vu d'un côté les images VIS, et de l'autre celles en IR. Ceux deux images seules ne permettent pas d'interpréter totalement les masses nuageuses. En effet, une image IR ne donne pas l'épaisseur d'une masse nuageuse, et une image en VIS ne donne pas la température, et donc la hauteur, du sommet d'un nuage. La complémentarité de ces deux images semble maintenant évidente ! La lecture et l'interprétation de masses nuageuse en imagerie satellite passe forcément par le recoupement de ces deux images !

Reprenons les deux exemples des billets précédents (pour les retrouver, cliquez sur la catégorie de billets "Imagerie satellitaire météo"), et parcourrons quelques exemples typiques de lectures dans le rapprochement de ces deux types d'images.


Images visible et infrarouge, 02-07-2016 à 1200Z

  • En A, nous voyons en VIS une masse nuageuse assez épaisse (car très blanche), qui s'étale de Grenoble à Digne. Mais en IR, seule la partie à l'ouest est très haute (car très blanche, donc très froide). Il s'agit certainement pour cette partie blanche en IR d'un Cb, ou d'un ensemble de Cb.
  • En G D C B en IR, nous avons une gamme de gris allant du noir au banc, qui va nous guider dans notre lecture (cette gamme va nous servir d'échantillon dans les gris, donc dans les températures, et donc dans les altitudes des sommets et des surfaces). A gauche de G, nous avons un sol chaud en Espagne, en comparaison d'une mer Méditerranée (à droite de G) plus froide. On vérifie bien dans le VIS que la Méditerranée est dégagée de tout nuage, au risque de comparer un sol avec des sommets de nuages.
  • En VIS, dans les zones D,C,B, pas facile de s'y retrouver, si ce n'est avec la texture des différentes masses nuageuses... L'image en IR va nous aider.
  • En IR, en D, des sommets plutôt bas, en C, des sommets un peu plus hauts, et en B, des sommets hauts. Pensez au fait que des masses nuageuses peuvent se superposer, et en IR, on n'aura la température des nuages les plus hauts.
  • En D et C, des nuages plutôt bas, et leurs textures en VIS laisse penser à des Sc ou Cu peu développés.
  • En B et en IR, on a une nappe de nuages en arc de cercle de l'étage supérieur, et l'image VIS laisse voir plusieurs couches nuageuses, dont des nuages de type Ci. Cette nappe de Ci couvre en VIS les nuages situés en dessous.
  • En E, cette bande de nuage est épaisse (très blanche en VIS), et son sommet est froid et haut. Cela fait penser au secteur chaud d'une perturbation, dont le front froid est à l'ouest. Nous reviendrons là dessus plus tard...
  • En H, une série de Cb dispersés sur le continent européen, du nord au sud. Les cellules orageuses sont bien séparées, et très visibles en VIS. En IR, on a l'impression que toutes les cellules se touchent ; cet effet est certainement dû au fait que les enclumes des Cb se rejoignent, alors qu'ils sont clairement séparés en VIS (seule la partie la plus épaisse ressort en blanc).
  • En Afrique du nord, en F, le sol est chaud en IR, donc noir. En visible, il présente différents tons de gris fonction de la nature du sol. Nous reviendrons sur cette notion que l'on nomme Albédo (à savoir la propriété de réfléchir les rayons solaires).

Les choses devraient commencer à s'éclaircir ! Nous reviendrons sur tout cela dans les billets suivants.

Alain Herbuel

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